alpha-condeLe chef de l’Etat guinéen, le Pr. Alpha Condé, a accusé samedi l’opposition d’instiguer un coup d’état militaire en vue de renverser son régime, a t-on appris de sources concordantes dans la capitale guinéenne.

 

«Ils veulent que l’armée prenne le pouvoir, mais la Guinée d’hier est différente de celle d’aujourd’hui», a déclaré M. Condé au cours du meeting hebdomadaire de son parti, RPG, en banlieu de Conakry, selon un journal en ligne.

 

«Ceux qui disent qu’il y aura guerre en Guinée, ils se trompent, il n’y aura pas de guerre en Guinée, la seule guerre, c’est contre l’ennemi ou Ebola», a t-il précisé.

 

Selon ces mêmes  sources, ce meeting était l’occasion pour le président d’annoncer aux militants du RPG son plan de restructuration du parti en vue des prochaines communales, communautaires et présidentielle en 2015.

 

Il intervient au moment où M. Condé vient d’effectuer un voyage de quelques jours de repos à Tunis, la capitale tunisiènne où il aurait été donné “malade” ou “mort” par ses opposants. A eux il a lâché:

 

“Depuis que je suis arrivé au pouvoir, je n’ai pas pris de congé. Quand je partais en Tunisie, j’ai prévenu le Premier ministre, je suis allé avec deux gardes. Si j’étais malade, je me rendais à l’occident au lieu de la Tunisie. Quelle que soit la joie, on ne doit pas penser à la mort à son ami, un musulman ne le fera pas, c’est être «cafre» (mécréant, ndlr)

 

Pour les observateurs, les propos du président guinéen selon lequels l’opposition poussait pour un coup d’Etat ou une guerre civile sont une réponse apparente à la déclaration faite récemment par le leader de l’UFDG, M. Cellou Dalein Diallo.

 

Alors en tournée de levée de fonds en Amérique du nord le mois dernier, M. Diallo avait affirmé, au cours d’une rencontre avec ses militants à Chicago, centre ouest des Etats-Unis, ce qui suit:

 

«On s’est compris avec la Basse Guinée. Ils disent qu’ils voteront pour nous et en cas de guerre, ils nous aideront. Il faut vous lever et combattre l’ennemi.”

 

Depuis le leader de l’UFDG a apporté des précisions par rapport à ces propos en disant qu’il faisait allusion au “combat politique”. Mais peu de gens sont convaincus.

 

M. Diallo, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2010, « n’a pratiquement jamais concédé sa défaite et ses militants considèrent le régime guinéen comme illégal. »

 

« Estimant que la présidentielle de 2015 est la leur, ils sont prêts à tout (militants de l’UFDG), y compris la confrontation », a confié à AlloConakry un observateur indépendant sous le sceau de l’anonymat. Alsény Ben Bangoura

 

AlloConakry