Le président sortant des États-Unis a décidé de «repositionner en dehors de Somalie d’ici à début 2021 la majorité du personnel et des moyens militaires», a annoncé vendredi le Pentagone dans un communiqué.
«Une partie des forces pourront être redéployées en dehors de l’Afrique de l’Est. Toutefois, le reste des forces seront repositionnées de Somalie vers les pays voisins afin de permettre des opérations transfrontalières par les États-Unis et les forces partenaires, pour maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes», a-t-il ajouté. Quelque 700 soldats des forces spéciales américaines forment et conseillent l’armée somalienne dans ce pays pauvre de la Corne de l’Afrique ravagé par les conflits face aux djihadistes shebabs, affiliés à Al-Qaïda.
En Somalie, le redéploiement annoncé «est une bonne décision», qui « semble permettre de passer d’un vaste effort visant à combattre au nom du gouvernement somalien contre les shebabs à une mission plus ciblée de contre-terrorisme», a estimé le cercle de réflexion proche de la gauche Defense Priorities.
Les interventions militaires américaines en Somalie depuis plusieurs années «montrent que rester jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun terroriste potentiel sur le terrain signifierait ne jamais partir», a-t-elle ajouté. Les shebabs restent une menace importante, comme l’a encore affirmé l’inspecteur général du Pentagone dans un très récent rapport. Le groupe «continue à s’adapter, à résister, et reste capable d’attaquer les intérêts occidentaux et leurs partenaires en Somalie et en Afrique de l’Est», a-t-il noté. Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, avait lui-même reconnu mercredi que les shebabs demeuraient «une menace » devant être « surveillée». Il avait expliqué que les États-Unis recherchaient le meilleur équilibre pour minimiser les risques en termes humains et financiers, tout en menant des «opérations contre-terroristes » efficaces. « Mais aucune de ces opérations est sans risque», avait-il prévenu, rappelant le décès, en novembre, d’un agent de la CIA en Somalie.
Fin novembre, juste après ce décès, le ministre américain de la Défense par intérim, Chris Miller, s’était rendu dans ce pays pour passer la fête de Thanksgiving avec ses troupes, alors que la décision d’un retrait était déjà attendue. «Les États-Unis ne se retirent pas ni se désengagent d’Afrique », a assuré le Pentagone. «Nous continuerons d’affaiblir les organisations extrémistes violentes susceptibles de menacer notre territoire», a-t-il ajouté, promettant de «conserver la capacité de mener des opérations contre-terroristes ciblées en Somalie». Washington s’engage aussi à poursuivre ses activités de renseignement sur place.
Si la décision de Donald Trump n’est pas une surprise, elle est loin de satisfaire les experts, d’autant plus que le dernier rapport de l’inspecteur général du Pentagone, relevait que «malgré plusieurs années d’efforts antiterroristes somaliennes, américaines et internationales, la menace terroriste en Afrique de l’Est n’a pas reculé». AFP
AlloAfricaNews