Dans un discours d’une rare violence contre la « dictature iranienne », Donald Trump a refusé de « certifier » l’accord sur le nucléaire iranien et annoncé des sanctions contre les Gardiens de la révolution. Une loi votée par le ¬Congrès oblige le président américain à « certifier » tous les quatre-vingt-dix jours que Téhéran se conforme bien à ses engagements.
En ne certifiant pas cet accord, conclu en juillet 2015 par l’Iran et le Groupe des Six, Donald Trump place de facto le Congrès américain en première ligne afin d’adresser « les nombreuses profondes faiblesses de l’accord ». « Toutefois, dans l’éventualité où nous ne serions pas capables de trouver une solution en travaillant avec le Congrès et nos alliés, alors l’accord prendrait fin. Il est sous examen permanent et notre participation peut être annulée par moi, en tant que président, à tout moment », a déclaré Donald Trump à la Maison Blanche.
Depuis son arrivée au pouvoir, il y a neuf mois, Donald Trump n’a de cesse de fustiger l’accord nucléaire, conclu en en juillet 2015 sous le mandat de son prédécesseur. Cet accord a pourtant été une avancée majeure du mandat de Barack Obama pour empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique.
Inquiet des répercussions que pouvait avoir le retrait des États-Unis de cet accord, la Chine avait appelé à le préserver dans la matinée. En début d’après-midi, le Kremlin a également averti la communauté internationale que l’éventuel refus de Trump de certifier l’accord « pourrait sérieusement aggraver » la situation.
Trump isolé sur la question
Aux côtés de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de la Chine, la Russie est l’une des six puissances qui ont signé en 2015 avec l’Iran un accord destiné à empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique. Sur ce dossier, Donald Trump était donc très isolé, nombre d’experts américains et israéliens appelant également à le préserver.
Ce retour aux sanctions signifierait la mort de l’accord âprement négocié, ce que la France et le Royaume-Uni, dont les entreprises ont commencé à réinvestir le marché iranien, ne souhaitent pas. Les deux pays ont par ailleurs écarté toute possibilité de rouvrir les débats sur le texte lui-même.