Le dirigeant cubain prendra sa retraite à l’issue du congrès du Parti communiste qui s’est ouvert vendredi à La Havane. Cela marquera la fin de six décennies de règne de la famille Castro sur l’île.
Le premier secrétaire du Parti communiste cubain, Raul Castro, a appelé vendredi 16 avril à un «dialogue respectueux» entre Cuba et les Etats-Unis.
«Je confirme, à ce congrès du Parti, la volonté de nouer un dialogue respectueux, une nouvelle forme de relations avec les Etats-Unis sans prétendre que, pour y arriver, Cuba renonce aux principes de la révolution et du socialisme.»
Le révolutionnaire de 89 ans s’exprimait dans un discours au congrès du Parti communiste, qui s’est ouvert vendredi pour quatre jours à La Havane. Ce sera celui des adieux pour le leader, qui a décidé de laisser la place à une nouvelle génération.
Les relations entre Cuba et les Etats-Unis, après une détente historique mais éphémère entre 2014 et 2016, se sont à nouveau tendues sous l’administration de Donald Trump, qui a durement renforcé l’embargo en vigueur depuis 1962. De son côté, Joe Biden, qui avait promis lors de sa campagne de revenir sur certaines sanctions, n’a pas dit un mot sur l’île depuis son investiture.
Raul Castro a dénoncé cette « guerre économique » ayant pour « but déclaré d’étrangler le pays et de provoquer une explosion sociale », selon des images retransmises à la télévision d’Etat.
«Le congrès de la continuité»
Contrairement aux précédentes éditions, aucune image n’a été diffusée vendredi matin à la télévision, seules quelques photos et vidéos étant partagées au compte-gouttes par les médias d’Etat via les réseaux sociaux, avant que le journal télévisé ne diffuse des extraits.
Le rendez-vous historique s’est ouvert soixante ans jour pour jour après la proclamation par Fidel Castro du caractère socialiste de la révolution cubaine, désormais « irréversible » depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2019.
«En ce qui me concerne, ma tâche (…) s’achève, avec la satisfaction d’avoir rempli mon rôle et avec confiance en l’avenir de la patrie», a déclaré Raul Castro. Mais «que personne n’en doute : tant que je vivrai, je serai prêt, avec le pied sur l’étrier, pour défendre la patrie, la révolution et le socialisme», a-t-il martelé, sous les applaudissements de quelque 300 délégués du Parti venus de tout le pays et réunis au Palais des conventions de La Havane.
Dès lundi, Miguel Diaz-Canel, qui l’a remplacé à la présidence du pays en 2018, sera le premier civil à diriger aussi le Parti, au sein duquel il a mené toute sa carrière. C’est «le congrès de la continuité», a-t-il rappelé via Twitter, soulignant ainsi que les lignes directrices du pouvoir à Cuba, l’un des cinq derniers pays communistes au monde, ne changeraient pas.
Si des réformes économiques sont urgentes, dans ce pays en profonde crise sous l’effet des sanctions américaines et de la pandémie, le dogme du parti unique sera maintenu. «Le Parti constitue la garantie de l’unité nationale», a déclaré José Ramon Machado Ventura, numéro deux de la formation communiste, inaugurant le congrès «avec la conviction que nous continuerons à être fidèles à l’héritage de nos martyrs et à l’exemple de Fidel et Raul». AFP
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