Le leader du PEDN Lansana Kouyaté, considéré comme l’un des grands perdants de l’élection présidentielle du 11 octobre denier en Guinée, a affirmé lundi qu’il saisira la Cour constitutionnelle pour contester la victoire au premier tour du président sortant Pr. Alpha Condé.
« Nos délégués ont été chassés des bureaux de vote, frappés, maltraités et parfois leurs biens détruits », a t-il dénoncé devant un parterre de journalistes à Conakry
Comme Cellou Dalein Diallo, M. Kouyaté, ancien premier ministre de Lansana Conté, estime que le scrutin du 11 octobre a été entaché de fraudes massives, même si pour l’instant il ne peut fournir la moindre preuve de ces révandications.
Le candidat du PEDN, parti de l’espoir pour le développement national, a perdu sa région natale de Kouroussa au président Alpha Condé avec une marge de victoire indiscutable. Au plan national, il n’a gagné aucune circonscription électorale du pays et termine la course en sixième position autour de 0,85 pour cent des suffrages exprimés. N’ayant pas obtenu les 5 pour cent des voix nécessaires, il perd sa caution de 800 millions de francs guinéens, environ 50.000 dollars.
Lansana Kouyaté, un ressortissant de la Haute Guinée, partage le même électorat avec le président Alpha Condé. Il avait fait alliance avec celui-ci lors du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2010, dans l’espoir de bénéficier un certain nombre de privilèges dans la future administration, mais pas en vain.
C’est ainsi que suite à la formation du premier gouvernement de la 3ème République en 2011, le PEDN s’est vu octroyer trois départements ministériels.
Selon des sources non identifiées, M. Kouyaté, un personnage qualifié de « très orgueilleux » mais crédité de diplomate chevronné, aurait été lui même pressenti pour le poste de ministre des Affaires étrangères. Il aurait décliné en disant « qu’il ne redouble pas sa classe. »
La broulle entre lui et le président Condé serait consécutive à la décision du bureau politique du PEDN de faire démissionner ses ministres du gouvernement il ya plus de deux ans pour marquer sa solidarité avec l’opposition radicale qu’anime l’UFDG. Et ce, au grand dam de ses militants et idéologues du pouvoir malinké qui voyaient en lui un successeur potentiel au président Alpha Condé en 2020. Alsény Ben Bangoura
AlloConakry