Les attaques djihadistes à Palma, aux portes du futur site de Total, mettent en danger ce mégaprojet, victime aussi des contradictions du parti au pouvoir à Maputo et de l’essor du trafic d’héroïne. Une situation qui bouscule les plans des géants mondiaux de l’énergie.

Ils ont réussi leur coup : remporter une bataille à valeur opérationnelle modeste, mais à grand retentissement symbolique et, à présent, leur guerre continue. Jusqu’où ? Quel est le prochain objectif des Chabab (« les jeunes »), affiliés à l’organisation Etat islamique (EI) et à nouveau insaisissables dans les forêts et les villages désertés du nord du Mozambique?

Après l’offensive surprise du groupe djihadiste sur la ville de Palma, le 24 mars, à la frontière tanzanienne, et la débandade qui en avait découlé du côté des forces de sécurité, le gouvernement mozambicain avait déclaré, quelques jours plus tard, avoir repris la cité. Mais les Chabab sont parvenus à réinfiltrer Palma début avril et ont tué des habitants revenus sur les lieux. Cela ne s’est su que lorsque les têtes des malheureux ont été retrouvées…

L’enfer de l’attaque djihadiste contre la ville de Palma, au Mozambique

C’est ce genre de signature, la capacité des insurgés à défier les services de sécurité, qui conduit aujourd’hui l’industrie gazière tout entière à douter: et si l’infrastructure en développement dans la péninsule d’Afungi était en danger? Palma ne se trouve qu’à quelques kilomètres des installations terrestres de ce mégaprojet international. Le groupe français Total, dont la participation se monte à 26,5 % dans l’affaire, est l’opérateur de l’une des trois entités destinées à produire du gaz naturel liquéfié (GNL). Le consortium aurait dû commencer ses activités d’exportation en provenance du site en 2024. Mais, depuis les attaques, tout est à l’arrêt. AFP

 

AlloAfricaNews