L’expulsion de 36 ‘’Guinéens’’ des Etats-Unis. Que sais-je? Par Geoges Leonard Sagno.
Depuis un certain temps quelques medias nationaux dont le Lynx, et ceux en ligne dont Guinée58 se font l’écho de l’expulsion imminente de quelques-uns de nos compatriotes. Acceptons de nuancer car tous ces ‘’boat people’’ ne sont pas tous guinéens au vrai sens du mot. Comme dit l’adage, tout ce qui vole n’est pas oiseau et tout ce qui brille n’est pas de l’or.
Dans un passé récent, n’importe qui de la sous-région ouest africaine pouvait débarquer à Conakry, capitale guinéenne, pour se taper un passeport guinéen ou des documents officiels de voyages. Mais de nos jours, ces pratiques disparaissent petit à petit du quotidien. Cela s’appelle dynamique du changement même si les fruits de ce changement tant sollicité se font rares dans le panier de la ménagère de Bambeto ou de Boulbinet
Revenons au sujet qui nous intéresse -c’est-à-dire le dossier des ‘’36 criminels’’, selon du moins l’appellation que leur donne l’administration américaine. En effet, le 22 juillet dernier, notre confrère Guinee58 a repris à son compte un article paru récemment dans l’hebdomadaire satirique Le Lynx faisant état de l’expulsion de 36 chefs de famille des Etats-Unis vers la Guinée ou du moins de l’imminence de cette opération.
Si dans les faits nous acceptons certains paragraphes relatant l’incarcération de certains de nos compatriotes à la célèbre prison du Comté de York, il est à rejeter du revers de la main des affirmations gratuites sur le soit disant complot contre la communauté de la Moyenne Guinée péjorativement appelés les Peulhs des USA. Car selon moi, il n’y a que des guinéens qui peuplent la Guinée. Il n’est donc point nécessaire d’évoquer l’existence des groupes d’ethnies qui vivent en parfaite harmonie entre eux malgré quelques disparités qui sont d’ailleurs propres à la nature humaine.
L’article souligne même que derrière cette opération d’expulsion se cache une volonté délibérée du gouvernement guinéen du président de régler des comptes aux militants et sympathisants de l’opposition favorable au l’UFDG de M. Cellou Dalein Diallo.
Le ridicule ne tue pas vraiment. Il y a presque deux ans que la Guinée a organisé des élections et à l’arrivé, un président de la république a été élu en la personne du Professeur Alpha CONDE. De nos jours, il est aberrant d’épiloguer sur les faits relevant du passé.
Ce qui nous préoccupe est la tenue des élections législatives et communales et non affirmer une prétendue chasse aux sorcières qui n’existent que dans l’esprit de l’auteur de l’article incriminé. Ce fameux complot est d’autant rocambolesque qu’il suscite des interrogations quant aux intentions réelles de l’auteur masqué de cet article de presse.
Comme le journal le Lynx a accepté de porter le chapeau d’une enquête aussi légère qu’offensive contre la personne de SEM Blaise CHERIF, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Guinée aux Etats-Unis, nous nous devons de poser des questions :Alors quelles étaient les vraies intentions de nos confrères du Lynx en publiant un texte saugrenu ? Comment un journal aussi sérieux que le Lynx dirigé par des professionnels s’est fait rouler sur de la farine par un pigiste basé à New York et qui a délibérément tronquée l’information que lui a donnée SEM Blaise CHERIF au téléphone?
Le fameux pigiste avait-il l’intention de nuire à la réputation du diplomate guinéen?
Dans la profession du journalisme, cela s’appelle : ‘’quand de bons journaliste font un mauvais travail’’. Mais attention, cette assertion ne s’applique pas au pigiste en quête de renommée. Ailleurs, ce genre de comportement est le plus souvent sanctionné. Car il met en péril les demarches professionnelles des journalists tel que Mamadou BALDE de Media d’Afrique qui a su séparer la graine de l’ivraie en accordant une interview à l’ambassadeur guinéen sur les antennes de leur radio très prisée sur place. Je vous la ferais écouter une fois que j’aurais le feu vert de mon cher ami BALDE que je salue avec admiration et respect car il est l’un des rares journalistes guinéens vivant au pays de l’oncle Sam qui s’est accroché à son métier et l’exerce avec rigueur dans un pays en perpétuelle mutation.
Chers confreres, dans l’avenir osons aller à la bonne source et osons dire la vérité. Car le métier de journalisme est un métier noble dont l’apport au renforcement de la démocratie n’est plus à démontrer. Ne dit-on pas que la presse constitue le quatrième pouvoir dans une démocratie? Si oui, un pouvoir est une force qui en compte des facteurs endogènes et exogènes dans la constitution de son plein épanouissement. Mais utilisons ce pouvoir avec professionalisme seul gage du salut de la presse nationale.
Haro sur les journalistes alimentaires qui confondent tout et écrasent tout sur leur passage pour faire rayonner l’amateurisme ou le terrorisme intellectual!
L’auteur est un journaliste à la VOA et animateur de l’emission Washington Débat sur Radio Top Africa.