AmbToureFace à d’énormes difficultés de fonctionnement, le représentant permanent de la Guinée aux Nations-unies lance l’idée d’une conférence nationale sur les états généraux de la diplomatie guinéenne.

 

“Vous pouvez l’appeler comme vous voulez: les états généraux, la conférence nationale sur la diplomatie etc…Mais je crois que le moment venu il sera très important qu’une telle conférence soit organisée”, a lancé M. Mamadi Touré dans une interview exclusive accordée à AlloConakry.com

 

Selon le diplomate, la conférence sur la diplomatie guinéenne, à laquelle participeraient les anciens et les nouveaux diplomates,  aura deux objectifs principaux:

 

“Comme vous le savez, le président a une vision du monde et de sa diplomatie. C’est à nous de l’aider à mettre en oeuvre cette vision. Pour y arriver, nous devons être sur la même longueur d’onde; qu’il partage sa vision avec nous et qu’en retour nous puissions lui offrir des conseils techniques qu’il faut pour arriver. Il ya aussi les conditions de travail des diplomates. Un plan de carrière et de formation doit être discuté”, a t-il souligné.

 

L’appel de l’ambassadeur Touré, diplomate de carrière avec près de 30 ans d’expérience à l’Onu, intervient alors que les diplomates guinéens font face à des difficultés sérieuses.

 

En plus de maigre salaire qu’ils reçoivent dans des cadres de travail qui laissent à désirer, les membres du personnel diplomatique guinéen à l’étranger, d’une manière générale, ne bénéficient pas de couverture médicale et les frais d’éducation de leurs enfants ne sont pas pris en charge. A cela s’ajoute un manque cruel de travailleurs pour accomplir les tâches.

 

Lorsque l’ambassadeur Touré prenait fonction en septembre 2011, la mission guinéenne comptait une dizaine de fonctionnaires. Et tant bien que mal, la mission se battait pour être présente dans toutes les commissions de l’Onu.

 

Mais depuis le rappel massif du personnel diplomatique l’année dernière, la mission onusienne de la Guinée fonctionne en personnel réduit avec seulement un conseiller et un comptable dans un système des Nations-unies où chaque mission possède en moyenne 12 diplomates.

 

Avec ce personnel réduit, a souligné le diplomate guinéen, il est très difficile de travailler et les conséquences sont devastatrices pour le pays.

 

“La première conséquence est que nous ne sommes pas visibles dans toutes les commissions. Ceci à des retombées très négatives en ce sens que nous n’avons pas toujours l’opportunité de mieux expliquer la position de la Guinée sur les grands dossiers internationaux. Pour cette raison, il nous est aussi difficile de bénéficier de certains projets. Le fait que nous sommes réduits joue énormement sur l’éfficacité de notre mission.”. a conclu le diplomate guinéen.”

 

Ironiquement, s’est tenue cette semaine à Conakry la conférence des ministres des Affaires étrangères de la CIMAE. Les autorités guinéennes estiment que ce forum, qui a engistré la participation d’une cinquantaine de pays, marque le retour de la Guinée dans l’arène de la diplomatie internationale. “Guinea is Back”

 

Mais pour les observateurs, “Guinea is back” est pour l’instant un slogan vide de sens sinon d’application tant que le pays n’aura pas crée le minimum de conditions pour faciliter la tâche à ses diplomates évoluant à l’étranger. Alseny Ben Bangoura

 

 

 

AlloConakry