Confronté à la crise de visa avec les Etats-Unis, le chef de la diplomatie guinéenne, Mamadi Touré, est arrivé dans la nuit de jeudi à Washington pour une rencontre prévue vendredi au département d’Etat avec la sous-secrétaire d’Etat adjointe aux affaires africaines par intérim Stephanie Sullivan, a t-on appris de source officielle.

Au cours de la rencontre, on s’attend à ce que M. Touré plaide pour la levée immédiate des sanctions de visa imposées à son pays cette semaine par l’administration Trump qui accuse la Guinée de « récalcitrant » pour avoir « refusé » ou « retardé » l’expulsion de ses citoyens jugés indésirables aux Etats-Unis. Une accusation que la Guinée a balayé d’un revers de main.

Selon l’ambassadeur du pays à Washington, Mamady Condé, « il n ya pas un seul dossier en instance » sur la question puisque que sa mission a donné jusqu’ici son aval sur l’ensemble des listes qui lui ont été soumises par la partie américaine.

C’est la première fois que les Etats-Unis imposent des restrictions de visa à la Guinée depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays il ya bientôt 60 ans.

En fonction il ya juste deux semaines, le ministre guinéen des Affaires étrangères affronte ainsi sa première véritable épreuve lorsqu’il fera face aux diplomates américains. Souvent décrit comme un homme discret, M. Touré est crédité d’une expérience substantielle en matière de diplomatie multilatérale, comme en témoignent ses 29 ans de service aux Nations-unies.

Convaincre Washington de la nécessité de revenir à de meilleurs sentiments constitue un test de grande armature pour le chef de la diplomatie guinéenne qui, selon des observateurs, n’est pas encore habitué à la diplomatie bilatérale.

Par ailleurs, un haut responsable du département d’Etat a confirmé jeudi à AlloConakry la déclaration faite au début de la semaine par l’ambassadeur des Etats-Unis en Guinée Dennis Hankins, selon laquelle les Etats-Unis n’accepteraient pas une quelconque manoeuvre constitutionnelle devant permettre au président Alpha Condé de rester au pouvoir après l’expiration de son mandat en 2020.

Mais ce diplomate, qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat, a tenu à rappeler que le président Condé lui même n’en a jamais parlé. A. Ben Bangoura

 

AlloConakry