En Guinée, l’avenir du projet de nouvelle constitution devant permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat dépendra désormais du résultat des consultations que va mener le Premier ministre Kassory Fofana. Telle est la substance de l’adresse à la nation du chef de l’Etat, ce mercredi 4 septembre 2019.
Dans un discours conciliant et plein d’émotion dans lequel il rejète la violence et la haine, le président Condé invite ses concitoyens au dialogue. En cela, il demande à son Chef du gouvernement de mener des consultations avec les partis politiques, les organisations syndicales et la société civile sur le projet de nouvelle constitution qu’il a initiée.
M. Condé a également exhorté la Commission électorale nationale indépendente de tout mettre en oeuvre afin d’organiser des élections législatives « libres et transparentes » d’ici la fin de l’année 2019. On l’écoute.
Ce discours tant attendu, intervient au moment où le pays se trouve au bord du gouffre à cause de l’opposition de la majorité des guinéens à ce projet jugé « suicidaire pour la Guinée. »
Alors qu’il s’apprête à effectuer une visite de travail de plusieurs jours aux Etats-Unis, estiment les observateurs, le président Condé avait besoin de livrer un tel discours d’apaisement pour calmer la situation dans le pays et rassurer ses interlocuteurs étrangers.
Elu pour la première fois en 2010, l’octogénaire Condé est à sa seconde et dernière présidence qui finit en décembre 2020. Un troisième mandat est-il faisable? Probablement pas.

L’actuelle constitution guinéenne comprend deux importantes provisions: l’article 27 stipule que le président ne peut rester au pouvoir plus de 10 ans. Pas plus longtemps. L’article 154 précise lui que si un amendement devait être adopté, il ne pourrait circonscrire l’article 27. Conscients qu’ils manquent d’une justification constitutionnelle, le président Condé et sa coterie ont opté pour une toute nouvelle constitution. Alsény Ben Bangoura
AlloAfricaNews