Le Conseil de sécurité de l’ONU devait autoriser jeudi le déploiement d’une force de 3.300 soldats africains dans le nord du Mali pour tenter d’en chasser les islamistes armés qui l’occupent, mais des réticences demeurent quant à ses capacités, rendant peu probable une intervention rapide.
Réclamé avec insistance par l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’envoi d’une telle force, composée et conduite par des Africains, et appuyée par les Occidentaux, suscite toujours les réserves des Etats-Unis et du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Avant de passer au déploiement de la force, M. Ban a une nouvelle fois rappelé mercredi la nécessité de mener « de façon sérieuse » des négociations politiques, que doit mener le nouveau Premier ministre malien, Diango Cissoko, nommé la semaine dernière après le départ de son prédécessaur, Cheick Modibo Diarra.
Ce dernier a été contraint à la démission par les militaires putschistes qui avaient renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, plongeant leur pays dans le chaos, qui gardent une forte influence à Bamako.
La préparation d’une action armée doit être « crédible », a répété l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel, Romano Prodi, en tournée en Afrique de l’Ouest, appelant à identifier « tous les moyens pour chercher la paix avant de commencer l’action militaire ».
Jusqu’alors très en pointe dans le dossier malien et souhaitant aller vite, le président français François Hollande, en visite à Alger, a reconnu à son tour qu’il fallait « faire tout pour qu’une négociation puisse permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale », mais « uniquement avec les mouvements ou les forces qui se séparent du terrorisme, voire luttent directement contre le terrorisme ».
Le projet de résolution qui doit être présenté jeudi après-midi par la France au 14 autres membres du Conseil de sécurité, prévoit de fait un déploiement de la force internationale par étapes, et ne fournit aucun calendrier précis, selon des diplomates.
Le texte comporte un volet politique demandant aux autorités de transition à Bamako de rétablir au plus vite l’ordre constitutionnel et d’engager des négociations avec certains des groupes armés, notamment les Touareg, qui avaient lancé l’offensive dans le Nord, avant d’en être évincés par les groupes islamistes armés liés à Al Qaïda.Pas d’intervention avant l’automne 2013. Avec Agence