Une amie me rappelait il ya quelques jours, la translucide pensée d’un des héros de la lutte contre l’Apartheid en la personne de Steve Biko. Il n’est pas futile de mettre en exergue cette VÉRITÉ de Biko qui soutenait que: la meilleure arme du colonisateur, c’est l’esprit du colonisé. C’est d’autant plus vrai qu’on peut, en 2016, postuler que tous les envahisseurs successifs du contient noir ont réussi cette mission.
Des esclavagistes arabes aux colons européens, chacun a laissé sa marque indélébile sur le continent. Il est de ce fait, aberrant de constater qu’aujourd’hui, l’Afrique a renoncée à ce qu’elle était pour devenir ce qu’elle n’est pas.
Boko Haram prétend rejeter l’éducation occidentale au profit d’une éducation non africaine, mais plutôt par une éducation venue d’Arabie Saoudite. L’on peut dès lors se questionner sur la place qu’occupe les valeurs africaines dans les luttes des subrogés de dieu. La même folie anime les illuminés de l’Ouganda, conduits par l’instable Kony.
Ces ivrognes de drogues dures, chrétiens et musulmans, tous des africains, égorgent d’autres africains au nom des religions léguées par leurs bourreaux. Le portrait est des plus saisissant.
Nos envahisseurs ont prétendus avoir trouvé en Afrique non pas des peuples mais plutôt, des peuplades, non pas des langues mais des dialectes et non pas des civilisations mais des sauvages.
L’Afrique s’est laissée convaincre par les théories prosélytes des ses maîtres, en abandonnant quasiment toutes ses valeurs. Ainsi, les théories des ancêtres des juifs, des arabes, des européens dictent à l’africain de 2016, quoi porter, quoi manger, quoi boire, dans quelle langue parler au détriment de ce qui existait avant ces différents rendez-vous avec le monde extérieur.
Politiciens et intellectuels d’Afrique n’échappent pas à la dynamique d’acculturation. Nous sommes fiers d’inscrire des langues étrangères dans nos constitutions comme langues officielles. Nos dirigeants s’adressent aux leurs dans des langues étrangères. Nous nous rivalisons entre francophones, anglophones…Pendant ce temps, nos langues, dorénavant reléguées au rang de dialectes, se meurent. Nos traditions, qualifiées de sauvages disparaissent.
Les langues étrangères sont nécessaires pour les échanges. Il est impératif de les maîtriser. Il est tout aussi impératif de retourner aux valeurs africaines. De faire de la place dans nos constitutions à nos langues. C’est ce qui se passe en Asie. Aujourd’hui au Vietnam, ancienne colonie française, les jeunes vietnamiens parlent à peine français. En revanche, le Vietnam démontre que la science est universelle. Elle peut être enseignée dans toutes les langues. Learn from that, Africa.
Goikoya Kolié est un collaborateur extérieur à AlloConakry
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