Les élections législatives guinéennes auront lieu le 30 juin prochain. Ains en a décidé le chef de l’Etat le professeur Alpha Condé, dans un décret lu samedi sur les antennes de la Radio Télévision Guinéenne (RTG).
Mais il n’est pas encore clair si cette date sera acceptée par l’ensemble de la classe politique du pays.
“On ne va pas subir comme cela”, s’insurge l’un des principaux leaders de l’opposition, après la publication du décret présidentiel.
Faute de consensus avec l’opposition sur l’organisation d’un scrutin « libre et transparent », les législatives ont été maintes fois repoussées. La dernière date fixée au 12 mai n’a pu être être tenue en raison de violentes manifestations d’opposants qui ont fait neuf morts, dont un policier, et plus de 240 blessés.
Les dernières législatives en Guinée remontent à juin 2002, sous la présidence du général Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir.
C’est actuellement un Conseil national de transition (CNT, non élu) qui fait office de Parlement.
Le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, a affirmé que l’organisation elle-même des élections est du ressort exclusif de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) « qui nous dit aujourd’hui qu’elle est prête » pour un scrutin conduit « de manière libre, transparente et sécurisé ».
« Le gouvernement n’a pas l’intention de s’immiscer dans les affaires de la Céni et ne le fera pas », a assuré M. Camara.
Il a précisé que le gouvernement avait demandé « le soutien » de l’ONU pour l’organisation de ces législatives et faciliter le dialogue avec l’opposition.
L’ONU « a répondu favorablement à cette demande et vient de nommer son représentant en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, pour servir de facilitateur dans ce dialogue entre le gouvernement et l’opposition », a dit M. Camara.
L’opposition, dont le principal dirigeant est Cellou Dalein Diallo, candidat battu par Alpha Condé à la présidentielle de 2010, dénonce le caractère « dictatorial » du régime et le soupçonne de vouloir préparer des fraudes pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.
Elle dénonce en particulier le choix de l’opérateur technique sud-africain Way Mark chargé de la révision du fichier électoral, accusé de partialité.
« Toute la communauté internationale admet aujourd’hui que plus rien ne s’oppose au travail de l’opérateur Way Mark et qu’il est parfaitement en mesure d’assurer ce processus électoral », selon le porte-parole du gouvernement.
L’opposition réclame par ailleurs la libération de ses partisans arrêtés lors des manifestations de février-mars avant tout dialogue avec le gouvernement sur l’organisation des législatives. AlloConakry avec agence