Deux jeunes manifestants se trouvent dans un état « très critique » après avoir été touchés par balles réelles lors d’une manifestation ce lundi à Conakry organisée par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC).
Le but de cette manifestation interdite par le gouvernement, visait à exiger le départ du président Alpha Condé déterminé à s’accrocher au pouvoir alors que son deuxième et dernier mandat expire en décembre, selon la constitution de 2010 qu’une majorité de Guinéens soutient.
Selon le correspondant du site d’information AlloAfricaNews en Guinée, la manifestation a été suivie à Conakry et dans d’autres endroits près de la capitale guinéenne, malgré la pluie et la présence massive des militaires qui ont utlisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Il ya eu des échauffourées et des tirs à balles réelles, selon des témoins. Au total, une vingtaine de personnes ont été blessées dont 5 par balles, selon le FNDC qui ajoute par ailleurs que plusieurs dizaines d’arrestations ont également été enregistrées dont un groupe de femmes à Lansanaya. Ce bilan n’a pas été disputé par le gouvernement guinéen.
Les principaux leaders de l’opposition dont Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré ont été empêchés de joindre les manifestants par les forces de sécurité qui ont barricadé leurs domiciles respectifs.
Alors que se déroulait la manifestation, le dirigeant guinéen a posté, sur les réseaux sociaux, une vidéo de lui en train d’animer une conférence. « Une diversion » de la part de M. Condé qui, selon un obseravteur, veut montrer à l’opinion nationale et internationale que tout allait bien et qu’il contrôlait la situation.
La manifestation de ce lundi intervient alors que certains sympathisans du FNDC et de l’opposition à l’étranger, frustrés par la lenteur des choses, discutaient en privée de la possibilité pour le mouvement de revoir sa stratégie pour inclure une branche armée afin d’accélérer le départ de l’octogénaire Condé.
« Quand vous avez à faire à un dictateur sanguinaire de classe Alpha Condé, vous devez être préparé à tout, surtout que nous avons à faire à une armée qui n’est pas républicaine. Les forces de l’ordre du pays agissent comme si elles étaient en guerre contre les populations », a souligné une source proche de ces discussions. Mais celle-ci a reconnu qu’une opération armée pour déloger Alpha Condé pourrait être un projet de longue haleine.

« Il ya des préalables pour arriver à cela. Il faut trouver un pays ami qui peut servir de base arrière, mettre la logistique en place. trouver des gens qui peuvent mettre la main dans la poche et éventuellement recruter des jeunes, un chef rebelle… », a ajouté cette source.
Interrogé sur cette question, un haut responsable du FNDC à Conakry a indiqué à AlloAfricaNews que son mouvement et les partis d’opposition veulent, pour l’instant, procéder de manière pacifique et légaliste contre Alpha Condé et son système.
Dans un communiqué publié à l’issue de la manifestation ce lundi, le FNDC a de nouveau dénoncé les atrocités commises par le régime et juré de poursuivre le combat.
« Le FNDC condamne cette énième récidive dans la violation flagrante des droits humains par le régime d’Alpha Condé qui continue de faire couler le sang des Guinéens et d’endeuiller des familles pour s’octroyer une présidence à vie. Le FNDC poursuivra la mobilisation jusqu’au départ d’Alpha Condé. » Alsény Ben Bangoura
AlloAfricaNews