Ibrahima Diallo, responsable en charge des opérations du Front national pour la défense de la constitution,

En Guinée, menaces, harcèlement, intimidation et répression à l’encontre des activistes du FNDC opposés au projet de 3ème mandat du dirigeant guinéen Alpha Condé continuent en perspectives d’une grande manifestation prévue pour ce lundi 20 juillet 2020.

De sources concordantes, plusieurs responsables du mouvement ont été arrêtés. D’autres y compris Ben Youssouf de l’UFDG, l’honorable Cheick Touré et Ibrahima Diallo ont reçu une convocation pour trouble à l’ordre public. Ces derniers ont également confirmé à la presse la présence, depuis plusieurs jours, des hommes en tenue militaire autour de leurs domiciles respectifs à Conakry.

Dans une interview accordée à Opera News, Ibrahima Diallo, un responsable chargé des opérations du FNDC, a indiqué avoir refusé 3 milliards de francs guinéens pour soutenir le 3ème mandat.

Selon M. Diallo, «le pouvoir est dans la panique. M. Alpha Condé en premier. Après avoir refusé des propositions de plus de 3 milliards fg et une proposition de poste ministériel pour soutenir le troisième mandat, M. Alpha Condé fait recours à la force et à l’intimidation », a t-il déclaré, en ajoutant: « Mais je le dis encore une fois, ça ne marchera pas. Je reste déterminé à mener ce combat jusqu’à la dernière énergie».

Dans un communiqué publié vendredi, des organisations non gouvernementales Amnesty International et Tournons la Page aujourd’hui (TLP-Guinée), ont dénoncé la détention arbitraire et le harcèlement judiciaire de certains citoyens en Guinée.

Ces ONG demandent notamment la libération «immédiate et sans condition» de Oumar Sylla dit alias Foninké Mengué et de Saïkou Yaya Diallo, tous deux membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

Selon ces ONG, ces actes répressifs et arbitraires «traduisent la volonté des autorités d’étouffer les voix dissidentes en Guinée» qui s’opposent à un éventuel troisième mandat de l’octogénaire Condé qui avait été réélu en 2015 pour un second et dernier mandat, selon la loi fondamentale du pays.

Cette loi fondamentale que les Guinéens continuent de soutenir en écrasante majorité, a été modifiée en mars dernier lors d’un référendum ensanglanté, condamné par la communauté internationale.

Le FNDC et les partis d’opposition affirment que la manifestation de ce lundi 20 juillet sera la première d’une série de manifestations destinées à chasser M. Alpha Condé du pouvoir.

« Les manifestations qui débutent ce lundi se poursuivront sans recule jusqu’au départ de M. Alpha Condé », a prévenu, dans un posting sur les réseaux sociaux, le leader de l’UFR M. Sidya Touré, en invitant tous les guinéens à se mobiliser pour la cause.

A Washington, un responsable de l’antenne FNDC-USA a mis en garde le régime de Conakry contre le recours à la force pour supprimer la manifestation. S’exprimant sous couvert de l’anonymat, celui-ci a martelé que toutes les options sont désormais sur la table y compris la rebellion armée pour faire partir Alpha Condé dont le bilan de dix ans à la tête du pays est globalement négatif.

« Alpha Condé est un criminel. Depuis son élection controversée à la présidence en 2010, il a tué beaucoup de guinéens. Pendant ce temps, les conditions de vie des guinéens ne se sont pas améliorées d’un  seul iota. Mais cette fois-ci nous ne tolérerons plus jamais la violence contre nos compatriotes. Si la rebellion est la solution ultime pour le dégager, beh… nous serons prêts le moment venu », a t-il dit. Alsény Ben Bangoura

 

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