«Je demande encore une fois à la jeunesse malienne de faire preuve de retenue et de calme», a-t-il dit à un correspondant de l’AFP.
«La lutte continue», pour la «refondation» du Mali et contre «la corruption endémique qui est en train aujourd’hui de mettre notre pays à genoux», a-t-il ajouté, mais elle doit continuer « dans la patience» et les «bonnes manières».
À qui la faute
Les tensions sont allées s’intensifiant à Bamako depuis les législatives de mars-avril. Une coalition hétéroclite de leaders religieux, de personnalités du monde politique et de la société civile s’est agglomérée autour de l’imam Dicko pour porter la protestation.
Ce mouvement dit du 5 –Juin canalise une multitude de mécontentements dans l’un des pays les plus pauvres du monde: contre la dégradation sécuritaire et l’incapacité à y faire face, le marasme économique, la défaillance de l’État, ou le discrédit répandu d’institutions suspectes de corruption.
Vendredi, le mouvement est entré selon ses mots en « désobéissance civile », frustré par les réponses successives du président à des exigences radicales : dissolution du Parlement, démission des juges de la Cour constitutionnelle, formation d’un gouvernement dont il nommerait le premier ministre et, au bout du compte, départ du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Le mouvement dit être pacifique et accuse le pouvoir des violences.
Alliés et voisins inquiets
La décision de la Cour constitutionnelle d’invalider une trentaine de résultats des législatives passe pour un élément déclencheur de la contestation.
Samedi soir, le chef de l’État a annoncé la dissolution de la Cour. Il a aussi ouvert la voie à des législatives partielles là où la Cour a invalidé les résultats, suivant en cela les recommandations d’une mission de bons offices des États ouest-africains.
L’escalade en cours alarme en effet les alliés du Mali, inquiets d’un élément déstabilisateur de plus dans un pays confronté au djihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée.
Aucune des ouvertures de M. Keïta, 75 ans, président depuis 2013, n’a jusqu’alors fait retomber la fièvre, au contraire. AFP
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