Les militaires qui gouvernent le Soudan depuis le 11 avril ont annoncé mardi qu’ils annulaient les mesures sur lesquelles ils s’étaient mis d’accord avec les contestataires et qu’ils convoquaient des élections dans un délai de neuf mois.
Le Conseil militaire de transition « décide de cesser de négocier avec l’Alliance pour la liberté et le changement », fer de lance de la contestation, « d’annuler ce qui avait été agréé et de tenir des élections dans un délai de neuf mois », a déclaré le chef du Conseil, le général Abdel Fattah al-Burhane, dans un communiqué diffusé à la télévision officielle soudanaise.
Cette annonce est intervenue au lendemain de la dispersion lundi par les forces de sécurité du sit-in des manifestants qui campaient devant le quartier général de l’armée à Khartoum pour réclamer la transmission du pouvoir aux civils.
L’opération a fait plus de 30 morts et des centaines de blessés selon des médecins proches de la contestation. Le Conseil militaire de transition a pour sa part démenti toute “dispersion par la force” du sit-in et a promis une enquête sur ces événements.
La dispersion du rassemblement a suscité de nombreuses condamnations internationales, notamment des Etats-Unis et de l’ONU. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette réunion, à huis clos, devrait se tenir mardi, selon des diplomates.
La déclaration politique du Conseil militaire de transition a été publiée tôt mardi. Le Conseil “décide de cesser de négocier avec l’Alliance pour la liberté et le changement” (ALC, fer de lance de la contestation), “d’annuler ce qui avait été convenu et de tenir des élections dans un délai de neuf mois”, a déclaré le chef du Conseil, le général Abdel Fattah al-Burhane, dans un communiqué diffusé à la télévision officielle soudanaise.
Le général Burhane a ajouté que les élections se tiendraient sous “une supervision régionale et internationale”.
L’Association des professionnels soudanais (SPA), acteur clé de l’ALC, a appelé la population à sortir mardi, jour de la fête de l’eid de fin du ramadan selon elle, pour “prier pour les martyrs” et pour “manifester pacifiquement” après la prière. AFP
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