Le premier Sommet humanitaire mondial s’est tenu du lundi, 23 à mardi, 24 mai 2016, à Istanbul en Turquie, sous l’égide du Secrétariat général des Nations-Unies (NU), avec pour objectif, «mobiliser les Etats et réorganiser le fonctionnement humanitaire pour plus d’efficacité face aux crises humanitaires provoquées par les conflits et le réchauffement climatique», rapporte l’AGP.
Il a regroupé une soixantaine de chefs d’Etat, d’organisations humanitaires, de personnes touchées par les crises humanitaires et de nouveaux partenaires, soit près de 6000 participants.
La Guinée a participé aux travaux dudit sommet à travers une délégation conduite par son ministre d’Etat, ministre secrétaire général à la Présidence de la République, Youssouf Kiridi Bangoura, représentant le chef de l’Etat à cette rencontre.
La Guinée a apporté son expérience de la gestion de la crise provoquée par l’apparition de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola et celle des réfugiés dans le pays.
Pendant deux jours, les dirigeants-participants à ce sommet humanitaire ont engendré une série d’actions et d’engagements concrets pour prévenir les conflits, faire respecter le Droit International Humanitaire (DIH) et garantir les sources de financement stables pour des projets humanitaires, entre autres.
Dans son discours de circonstance, le ministre d’Etat, ministre secrétaire général à la Présidence de la République, Youssouf Kiridi Bangoura, représentant le chef de l’Etat, a fait savoir :
«La République de Guinée a déployé d’importants efforts à travers des cadres juridiques et opérationnels, pour s’attaquer aux risques de catastrophes par l’élaboration de stratégies et de mécanismes visant à réduire leurs impacts potentiels et à intégrer les aspects de réduction des risques de catastrophes dans les politiques et plans de développement pour une réponse humanitaire coordonnée et en temps réel. Cette avancée significative sur le plan humanitaire a été consolidée par l’élaboration et la révision annuelle du plan de contingence national, outil d’anticipation des crises humanitaires pour une meilleure coordination du processus de gestion des catastrophes».
A la question de savoir comment donner le minimum de secours matériel et financier à ces groupes vulnérables qui sont des titulaires de droits vis-à-vis desquels sont débiteurs d’obligations, tous les pouvoirs publics, les entreprises, et la société civile ?
Le représentant du chef de l’Etat guinéen a répondu : «Seul un fonds de secours d’urgence humanitaire abondé par des ressources pérennes pourrait résoudre cet épineux problème eu égard à la recrudescence des catastrophes et l’augmentation exponentielle du nombre de femmes, d’enfants et d’hommes appauvris et laissés pour compte, dont le nombre est de cent vingt millions de nos jours, comme indiqué dans la lettre d’invitation du secrétaire général des NU aux chefs d’Etats et de gouvernements».
M. Bangoura a informé, que des solutions prémonitoires avaient pointé à l’horizon à partir de Stockholm. Il s’agit de les poursuivre et de les améliorer.
«L’assistance des pays riches aux pays moins développés au travers de leurs organismes d’assistance humanitaire pour alimenter les fonds de secours d’urgence des seconds ; la collaboration entre l’économie, l’écologie et le social afin que le développement soit économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable ; l’engagement des banques centrales et des banques primaires au niveau des Etats pour abonder leurs fonds de secours d’urgence par un quota annuel afin de constituer des ressources substantielles dans le cadre de la mise en œuvre de plans nationaux de contingence, et la poursuite des mesures de renforcement des mécanismes et des capacités de réduction des risques de catastrophes et d’adaptation aux changements climatiques par le Secrétariat de la Stratégie internationale des NU pour la prévention des catastrophes et la Banque Mondiale en partenariat avec l’Union Africaine, le PNUD et d’autres organisations», a-t-il énuméré.
Le ministre d’Etat guinéen, ministre secrétaire général à la Présidence de la République, Youssouf Kiridi Bangoura a rappelé :
«Au cours des deux dernières décennies, le nombre des catastrophes a doublé passant de la moyenne de 200 à plus de 400 par année. Neuf (09) sur dix (10) de ces catastrophes sont liées au climat. Les risques associés au climat, tels que la sécheresse et la désertification ont affecté bon nombre de pays et les ont rendus vulnérables notamment en Afrique.
De même, le VIH/SIDA, les épidémies dont l’une des plus mortelles est la maladie à virus Ebola, ont considérablement fragilisé les économies de nos pays, la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. Les victimes de ces fléaux comme celles des tsunamis, des tremblements de terre, des accidents technologiques, tout comme les guéris d’Ebola et des familles d’accueil des personnes sinistrées nous interpellent».
Pour relever ce défi, le sommet humanitaire mondial a proposé un agenda pour l’Humanité en cinq points auxquels, le ministre d’Etat a adhéré au nom de la République de Guinée.
«1- Mon gouvernement s’engage à consolider le climat de paix qui règne dans mon pays depuis l’avènement de la troisième République en 2010 malgré quelques convulsions sporadiques sur les plans politique et syndical ;
2- Après la mise en place de toutes les institutions républicaines, le renforcement de l’indépendance de la Justice, la réforme du secteur des forces de défense et de sécurité, l’Etat Guinéen s’engage résolument à respecter toutes les règles qui protègent l’Humanité et pour cela, réitère son adhésion totale à la déclaration universelle des droits de l’Homme et aux principes du droit international humanitaire ;
3- L’Etat guinéen a mis en place des structures humanitaires chargées de s’approprier des principes directeurs relatifs aux déplacements internes sur le territoire national et de les faire respecter dans la gestion des crises humanitaires notamment dans le cadre de l’adaptation au changement climatique pour les victimes de la désertification ou de la sécheresse ;
3- Mon gouvernement s’engage à initier avec tous les acteurs de la communauté internationale, des projets et programmes susceptibles de protéger nos ressources économiques, écologiques et sociales et de les développer au bénéfice de nos populations afin de leur éviter des crises humanitaires potentielles ;
5- La République de Guinée encourage toutes les initiatives de la communauté internationale visant à édifier un système de réponse humanitaire plus solide et prévisible en renforçant les capacités des structures et des institutions en charge de la réduction des risques de catastrophes et de la coordination de l’action humanitaire au niveau national», a cité le ministre secrétaire général à la Présidence de la République, Youssouf Kiridi Bangoura. AGP
AlloConakry