Dans une interview accordée mardi à une chaine de télévision française (RMC) le chef de l’Etat guinéen, Pr. Alpha Condé, a estimé que le réchauffement de la planète présente une situation désastreuse pour l’Afrique et demande que les pollueurs indemnisent le continent.

« Il est nécessaire que les grands pays nous indemnisent, afin que la situation change. Nous sommes les moins polluants, et nous sommes les plus grandes victimes », a-t-il plaidé à Paris où il est l’un des porte-paroles de l’Afrique à la conférence de COP21.

« On ne demande pas de l’argent frais mais des financements de projets, notamment dans le domaine des énergies renouvelables »: le solaire, les barrages hydrauliques, et la grande muraille verte, un projet lancé en 2007 qui vise à implanter ou à stabiliser une bande végétale de 15 kilomètres de large, du Sénégal à l’Ethiopie, a précisé le chef de l’Etat.

« Le fleuve Niger n’est plus navigable »

« Le lac Tchad est en train de s’assécher », explique le président  Condé. Pis, le fleuve Niger, un axe économique majeur en Afrique de l’Ouest, « à cause de l’ensablement, n’est plus navigable », a t-il déploré avant d’ajouter:

« Avec le changement climatique, les chauves-souris deviennent porteuses d’Ebola chez nous », une maladie qui n’avait jamais existé dans son pays.

« Sans décision contraignante, ce n’est même pas la peine »

Le président a toutefois souligné qu’il place d’immense espoirs dans la COP21, pour arracher un accord visant à limiter à deux degrés le réchauffement climatique.

« D’abord, il faut reconnaître que c’est la première fois qu’il y a une conférence de 150 chefs d’Etat », se félicite-t-il. « C’est quand même un grand succès et une victoire pour le président Hollande. Et puis il faut reconnaître que le langage a changé, parce que les pays les plus réticents, comme le Canada, la Chine et les Etats-Unis, ont changé. Même si l’on ne parle pas encore de décision contraignante », sans laquelle on ne saurait parler de succès. RMC

 

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