Le chef de l’Etat zimbabwéen et président en exercice de l’Union africaine Robert Mugabe a alimenté cette semaine les débats en disant que l’Afrique doit établir sa propre Cour pénale internationale, qui serait chargée de poursuivre les dirigeants occidentaux qui ont commis des crimes sur le continent.
« Ils ont commis des crimes, énormément de crimes, lors de la colonisation – le massacre de nos populations et tous ces emprisonnements. J’ai un cas, pourquoi ai-je été incarcéré pendant onze ans? Nous avons pardonné, mais peut-être nous ne nous sommes pas fait justice nous-mêmes. Vous avez créé votre CPI, nous devons mettre sur pied notre CPI pour juger les Européens, pour juger George Bush et Tony Blair », a repris dimanche le journal d’Etat Chronicle, citant Mugabe.
L’autre diirigeant occidental qui doit être sur la liste des criminels est l’ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir orchestré l’assassinat de l’ex dirigeant libyen Mouhamar Kadafi et semé le chaos en Libye, un pays jadis stable et prospère.
L’appel du président Mugabe est soutenu par de nombreuses organisations en Afrique parmi lesquelles la Fondation Desmond et Leah Tutu.
Celle-ci estime que le refus des pays les plus puissants de la planète – notamment les États-Unis, la Russie et la Chine – de se soumettre à la juridiction de la CPI était le nœud du problème.
La fondation accuse ces pays, dans un communiqué, de créer un environnement dans lequel aucun des dirigeants mondiaux ne sent le besoin d’être tenu de rendre des comptes, dont el-Béchir du Soudan.
»Si le monde devait devenir un lieu plus juste, plus compatissant, plus tolérant et plus pacifique, il est nécessaire que des institutions telles que la CPI obligent des comptes pour ceux qui ont abusé de leur pouvoir ». Avec Agence
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