Entretien avec la Ministre de l’Environnement en Guinée, Mme Kadiatou N’DIAYE (photo). Dans la Déclaration du Millénaire de l’an 2000, les Nations Unies ont fixé huit objectifs pour le développement appelé «les Objectifs du Millénaire pour le Développement» (OMD).
Ces objectifs ont fixé un calendrier ambitieux visant à améliorer la condition humaine d’ici 2015.
La conférence mondiale qui aura lieu à Paris en décembre 2015 sera l’occasion de faire préparer les 120 pays qui y participeront avec des objectifs clairs et avancés.
AlloConakry a interviewé Mme Kadiatou N’DIAYE, à New York le 25 septembre à l’occasion de son intervention à la 69 ème Assemblée Générale de l’ONU sur le Climat, au nom du Président de la Guinée le Pr. Alpha Condé.
AlloConakry:Vous arrivez de la Guinée, quelle est la situation d’un point de vue environnemental et quelles sont les avancées actuelles?
Mme N’Diaye: Le but était lors de ce sommet des chefs d’état que le Secrétaire Général nous rappelle à ce que tous les pays s’engagent en rapport avec leur parcours. Dans le cadre du développement, chaque pays a présenté ses attentes, suite à la conférence du changement qui se prépare à Paris en décembre 2015. Il a clairement spécifié que les pays doivent être prêts pour cette prochaine réunion mondiale sur le climat avec des actions concrètes et à ce qu’ils s’engagent clairement sur un renforcement écologique et des transferts technologiques ainsi que la réduction des émissions des gaz d’effets de serre. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Khi Moon a insisté sur le fait que TOUS les pays sont concernés qu’ils soient développés ou riches.
En accord avec Le Protocole de Montréal regroupe les 77 pays et la Chine qui ont lancé un Plan d’action de Bali, pourriez vous nous l’expliquer? Et en quoi la Guinée est elle impliquée?
Le Plan d’action de Bali dans ses différentes composantes comprend: L’adaptation, l’atténuation, les alternatives, le transfert des technologies, le financement et le renforcement des capacités.
Qu’en est-il de la Guinée concernant la réduction de la couche d’ozone, instaurée par le protocole de Montréal en 1987? Ce programme est-il toujours poursuivi ou est-il remplacé par de nouvelle circulaires internationales ou directives?
Oui, ce programme est toujours maintenu et continue d’être respecté en Guinée car les CFC sont ces substances qui trouent la couche d’ozone. Ce protocole est issu de la convention de Vienne et c’est à Montréal que plusieurs pays ont signé ce protocole quant à la réduction d’utilisation de réfrigérateurs et congélateurs qui produisent beaucoup de CFC, ennemis de la couche protectrice terrestre de l’ozone. D’ailleurs les experts du GIEC travaillent d’arrache pied sur les évolutions des 800 dernières années afin que l’on évite d’atteindre les 2 degrés qui seraient catastrophiques.
Comment qualifieriez vous la situation actuelle de la Guinée d’un point de vue climat et pollution?
Notre pays est fragilisé par l’érosion côtière en particulier avec l’avancée des eaux qui font déplacer les rives. Certaines rives ont carrément disparu. Leurs habitants se sont déplacés pour aller vivre sur la rive existante. Donc si les efforts ne sont pas accrus les rives existantes actuelles disparaitront à cause de ce phénomène. Les terres arables sont inondées. La remontée saline laisse des effets négatifs sur les rendements agricoles.
Quelles sont vos actions menées depuis votre accession au ministère de l’environnement de la Guinée?
Mon gouvernement est conscient depuis quelques années déjà, du temps oū j’étais vice ministre pendant 6 ans. Nous avons entamé un projet colossal pour reboiser de la quantité d’hectares entre autres, grâce à la déconcentration des préfectures. Cela a permis de sensibiliser la population afin que tout le monde puisse être encouragé à reboiser.
Quels sont les autres moyens de lutter contre la pollution en Guinée?
Nous nous sommes naturellement tournés vers l’énergie hydroélectrique par exemple par opposition aux énergies fossiles ainsi que les autres énergies renouvelables à grande échelle.
Conakry, la capitale de Guinée souffre d’une grande insalubrité et quelles sont les mesures pour «Nettoyer» cette ville devant tant d’immondices qui génèrent une saleté souvent alliée à un manque d’hygiène engendrant des maladies?
C’est vrai que c’est un réel problème lié aux ordures ménagères qui ne sont pas traitées. Nous sommes jen ce moment en train de chercher des opérateurs fiables, professionnels et compêtents pour résoudre le problème de ramassage et de traitement mème de ces ordures. C’est dans ce même cadre que nous sommes préoccupés de mettre en place une décharge controlée pour la ville de Conakry.
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Comme on le sait le reboisement (Via la photosynthèse des plantes et arbres) absorbe le CO2 capturé, qui empêche qu’il ne se transforme en des gaz d’effets de serre néfastes pour la couche d’ozone. Cela permet de dépolluer naturellement. Or le problème de l’appauvrissement de la couche d’ozone dans la stratosphère a été relevé depuis les années 70.
Certaines substances sont en cause par les scientifiques telles que les CFC (Chlorofluorocarbures) et les halons. Ces substances utilisées alors dans des «Gaz propulsant» et agents réfrigérants qui ont pour effet de créer «L’effet de serre» trouent la couche d’ozone en particulier, très remarqué dans la zone de l’Antarctique.
A l’origine le protocole de Montréal prévoyait une réduction de 50 % sur 10 ans. Or depuis, d’autres substances se sont ajoutées à la liste de ces émanations néfastes comme les méthyl-chloroforme et tétrachlorure de carbone qui ont par conséquent rendu difficile l’application de ces directives.
D’autre part il parait assez injuste que ces dispositions soient dirigées vers les pays en développement qui arrivent les plus tardifs dans l’industrialisation et sont les moins originaires de cette spécifique pollution et devraient pouvoir bénéficier à leur tour des bienfaits de la conservation alimentaire par la réfrigération.
Cela du reste ne relève pas du luxe des climatisations de confort des pays riches quand il s’agit d’une nécessité de base pour assurer une hygiène des aliments et permettre la chaine de froid anti microbienne.
Par Rahma Sophia Rachdi et Alsény Ben Bangoura
AlloConaky