Le premier sommet États-Unis/Afrique destiné à resserrer les liens de coopération multidimensionnelle entre un continent africain en forte croissance et une Amérique qui veut y combler son retard commercial face à la Chine se poursuit à Washington.
Au menu mardi, un grand forum sur les investissements en Afrique avec la participation de toutes les grandes entreprises américaines, animé par l’ancien président des États-Unis Bill Clinton, en présence du président Barack Obama ainsi que plusieurs hommes d’affaires de renommée mondiale comme Bill Gates, Warren Buffet et l’ancien maire de New York Michael Blumberg.
Parallèlement, ont lieu dans la capitale fédérale plusieurs conférences et ateliers portant sur les opportunités d’affaires en Afrique, sur la paix et la sécurité.
Ces forums d’échanges seront suivis dans la soirée à la Maison Blanche par un diner offert par le président Obama à l’honneur d’une quarantaine de chefs d’État participant au sommet dont le président guinéen, Pr Alpha Condé.
Le sommet États-Unis/Afrique intervient alors que les échanges commerciaux entre la Chine et le continent ont totalisé 210 milliards de dollars en 2013, plus du double de ceux entre les Etats-Unis et l’Afrique (85 milliards).
En outre, les grands projets menés par la Chine en Afrique éclipsent largement les efforts américains plus discrets, selon des analystes En dépit de sa position de première puissance mondiale et de son lien historique avec l’Afrique à cause des afro-américains, les Etats-Unis sont seulement troisième partenaire économique de l’Afrique, après l’Union européenne.
Selon les analystes, cette situation est généralement due à la mauvaise perception que les américains ont de l’Afrique jugée comme un continent de “maladies, de guerres, de famine ou de catastrophes naturelles.
Malgré l’importance historique du sommet et les retombées économiques qu’il pourrait générer pour les Etats-Unis, la chaine de télévision américaine, CNN, continuait à le reléguer au dernier plan au profit de la fièvre ebola considérée en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia comme une maladie propre à l’Afrique et autres africains. Mais cette perception du continent est en train d’évoluer, du moins au niveau des décideurs, à la lumière des changements politiques et démographiques opérant sur le continent.
L’Afrique compte plus de présidents élus en 2014 qu’il y a environ 20 ans. En plus, l’Afrique a une population jeune et est en passe d’atteindre 1 milliard d’habitants et le continent possède des ressources naturelles de plus en plus abondantes, attirant ainsi les capitaux étrangers.
Selon la Banque mondiale et le FMI, six des dix pays à forte croissance mondiale se trouvent en Afrique, confirmant la projection que le continent est “la dernière frontière” en matière de développement.”
Pour pouvoir concurrencer la percée de la Chine et combler leur retard en Afrique, les Etats-Unis ont besoin de recadrer leur traditionnel “modus operandi”, tout en mettant en place un mécanisme d’échange plus efficace, estime M. Mori Diané, vice-président de l’Amex International, une entreprise commerciale basée à Washington.
“A mon avis, une des manières d’accélérer la participation des entreprises américaines dans les économies africaines est de créer un centre d’échanges qui se chargerait de répertorier les opportunités d’investissements tangibles en coordonnant cet effort avec les ambassades africaines et de trouver du coté américain des investisseurs appropriés à ces initiatives africaines.”
Essentiellement, estime M. Diané, cette institution devrait servir de catalyseur entre les capitaux américains et les opportunités d’investissement existant en Afrique. Alsény Ben Bangoura
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