En visite de travail aux Etats-Unis, l’ancien Premer ministre et leader de l’Union des forces républicaines M. Sidya Touré a rencontré dimanche la communauté guinéenne à Washington pour échanger sur la situation socio-politique et économique du pays.
Devant une audience composée essentiellement des sympathisants des partis politiques guinéens, y compris le RPG, parti au pouvoir, M. Touré a deploré la division entre les guinéens et insisté sur la reconciliation nationale, sans laquelle, a t-il dit, le pays ne peut pas avancer.
« Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement, les choses n’ont pas bougé sur le plan économique. Au lieu de concentrer nos efforts sur l’amélioration des conditions de vie des populations, nous ne parlons que de choses politiques », a t-il dit.
Selon lui, « la Guinée d’aujourd’hui est un pays divisé sur des lignes ethniques et qu’ il ya une série de choses qui se passent de nature à créer les conditions réelles d’une guerre civile. Si nous ne prenons pas des dispositions, dans cinq ans notre pays sera comme Haiti », a averti M. Touré, en invitant la communauté guinéenne de l’étranger à éviter les mauvaises habitudes de leurs concitoyens du pays.
Le leader de l’UFR a en outre dénoncé le laxisme dans l’administration publique du président Alpha Condé où, entre autres, les militants du parti présidentiel ont fini par remplacer les cadres, selon lui.
Pour le patron de l’UFR, les prochaines législatives en Guinée seraient des élections de mi-terme où les électeurs auront à juger les performances du pouvoir en place.
« Dans un pays où il y a encore un manque cruel de l’eau, de l’électricité et des denrés de première nécéssité, il ya lieu de se demander ce que le président guinéen peut-il présenter comme bilan aux électeurs de son pays? », s’intérroge M. Touré qui a rappelé à l’auditoire que lorsqu’il était premier ministre il ya bientôt 20 ans, qu’ il avait dépensé juste $6 millions pour restaurer l’électricité.
« Aujourd’hui iIs ont déjà dépensé plus de $150 millions et il n’ya toujours pas d’électricité à Conakry « , a t-il dit en réference au gouvernement guinéen.
Pour sortir le pays de la crise actuelle, a souligné le leader de l’UFR, le pays doit organiser les élections législatives pour se dôter d’une assemblée nationale en vue de restaurer la confiance des partenaires bilatéraux et des bailleurs de fonds et ainsi amorcer le développement économique et social du pays.
Revenant sur les revendications de l’opposition M. Touré, qui est arrivé en 3ème position lors de l’élection présidentielle de 2010, a affirmé que l’opposition est ouvert au dialogue et que c’est Sekhoutereya qui refuse de negocier.
L’ancien Premier ministre a estimé que la récomposition de la CENI et l’établissement d’un fichier électoral crédible demeurent la seule feuille de route valable pour arriver à des élections libres et transparentes.
La session questions/reponses instaurée par la suite a donne lieu à un barrage de questions allant de la tenure de M. Touré en tant que premier ministre de Lansana Conté à la situation actuelle.
Intervenant pour sa part, un militant du RPG, Aboubacar Loriko Camara a tenté, vainement, de défendre les performances économiques du régime à travers un document qui met en jeu, entre autres, le déficit budgétaire qui est passé de 13 % en 2010 à 2 % en 2011. Une situation qui devrait permettre à la Guinée d’achever l’objectif du PPTE cette année.
Alsény Ben Bangoura
AlloConakry.com