Les présidents de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad ont annoncé, le 16 février, la création du «G5 du Sahel», un groupement régional destiné à coordonner leurs politiques de développement et de sécurité.
Selon un communiqué publié à l’issue d’un mini-sommet qui a réuni les cinq chefs d’Etat à Nouakchott, ce nouveau groupement est «un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale».
La présidence du G5 du Sahel a été confiée au chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz (photo), par ailleurs nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA).
Le nouveau groupement «ne remplace nullement le Cilss (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel, qui regroupe 13 pays, NDLR) ou d’autres organisations sous-régionales existantes, mais il permet une coordination entre les cinq pays qui partagent les mêmes défis», a précisé Mohamed Ould Abdel Aziz devant la presse à la fin du mini-sommet, auquel ont participé ses homologues Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Mahamadou Issoufou (Niger), Blaise Compaoré (Burkina Faso) et Idriss Deby Itno (Tchad).
«Quand nous aurons liquidé la pauvreté, nous aurons créé les conditions pour affaiblir le terrorisme et le crime organisé. Pour cela, il est heureux que nous ayons décidé de mutualiser nos efforts pour faire face à ces défis», a de son côté déclaré Mahamadou Issoufou.
La communauté internationale avait promis fin 2013 aux pays du G5 du Sahel plus de 8 milliards pour des investissements dans le domaine de la sécurité et du développement.
Afin d’utiliser judicieusement cette enveloppe, la nouvelle instance devrait élaborer dans les prochains mois une cartographie complète et précise des besoins et des projets: par exemple le désensablement du fleuve Niger, le bitumage de routes régionales, la création d’interconnections électriques entre le Mali et la Mauritanie, le Mali, le Burkina et le Niger.
«L’idée est de privilégier des projets dans des zones à l’abandon et donc propices au développement du terrorisme», explique le ministre nigérien du Plan, Amadou Boubacar Cissé, indiquant que «le G5 est un nouvel espace de solidarité nécessaire qui va permettre aux pays du Sahel de mieux s’organiser».
Le secrétariat permanent du groupe des 5 du Sahel devrait être basé à Nouakchott mais c’est un Nigérien qui sera nommé à sa tête. La prochaine réunion du G5 Sahel est prévue au Tchad d’ici six mois.
Le Sahel est devenu ces dernières années un repaire de groupes terroristes armés liés à Al-Qaïda et une zone de trafics en tous genres. Agence Ecofin
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