La veuve de Yasser Arafat, Souha, déposera plainte ce mardi à Nanterre pour «assassinat» après des informations de presse selon lesquelles l’ancien président de l’Autorité palestinienne, mort en 2004 en France, pourrait avoir été empoisonné, annonce un communiqué.

Ses avocats français formaliseront leur démarche auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal de Nanterre. Le dossier de la mort du leader historique des Palestiniens est une pierre d’achoppement de plus avec Israël. Souha Arafat précise n’accuser personne, «ni Etat, ni groupement, ni individu».

Traces de polonium

Après avis du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, le doyen des juges devra déterminer les suites à donner à cette plainte contre «X», susceptible de donner lieu à une enquête de police s’il est conclu que la France est compétente juridiquement et que les griefs sont suffisamment sérieux.

Selon des examens menés par un laboratoire suisse et dévoilés début juillet dans un documentaire de la chaîne de télévision qatarie Al Djazira, des traces anormalement élevées de polonium, une substance radioactive mortelle utilisée par certains services secrets, ont été retrouvées sur les effets personnels de Yasser Arafat.

L’Autorité palestinienne a donné par la suite son feu vert pour l’exhumation à Ramallah du corps de Yasser Arafat mais aucune date n’a encore été fixée.

Israël dément toute implication

Yasser Arafat est décédé à l’hôpital militaire de Percy, en région parisienne, le 11 novembre 2004, à l’âge de 75 ans. C’est le lieu de ce décès qui désigne le tribunal de Nanterre. Les avocats français ont choisi le chef d’assassinat et non d’empoisonnement pour tenter de convaincre la justice qu’elle est territorialement compétente pour instruire ces faits.