Poursuivant la “diplomatie au service du développement” prônée par le gouvernement de Ndjamena, l’ambassadeur du Tchad aux Etats-Unis, Son Excellence Maitine Djoumbe, s’est entretenu jeudi à Washington avec le président du Corporate Council on Africa (CCA), M. Stephen Hayes.
Promouvoir les investissements privés américains au Tchad et le prochain sommet des affaires Etats-Unis/Afrique – prévu en octobre 2013 à Chicago – ont dominé cette rencontre, deuxième du genre entre les deux hommes.
Au cours des discussions, M.Djoumbe s’est d’abord réjouit du développement croissant des relations commerciales entre le Tchad et les Etats-Unis.
Selon les derniers chiffres en date, les échanges bilatéraux se chiffraient à plus de 3 milliards de dollars, y compris les exportations de produits pétroliers tchadiens vers les Etats-Unis. Une part importante des revenus de ces exportations petrolières sert à financer, en priorité, des projets de développement qui bénéficient directement aux populations tchadiennes.
Le Tchad est également partie prenante à l’Agoa, cette législation américaine qui permet l’exportation aux Etats-Unis, en franchise de douane, d’un certain nombre de produits des pays africains concernés. Des pays selectionnés selon des critères mettant l’accent sur la démocratie et la bonne gouvernance.
Mais le diplomate tchadien a reconnu que son pays est loin de tirer profit de ces avantages, même si la volonté existe au niveau du gouvernement et du secteur privé de le faire.
Selon M. Djoumbe, le Tchad est un pays en construction où s’offrent de nombreuses opportunités pour les investisseurs américains. Il a notamment parlé de l’énergie, des infrastructures, de la santé et surtout de l’agro-alimentaire.
Le chef de la mission diplomatique tchadienne a informé le président du CCA du contrat passé récemment entre son gouvernement et l’entreprise « John Deere & Company », pour la fourniture de 500 tracteurs destinés à renforcer la capacité de production agricole du pays. Un contrat d’une valeur de 11, 5 millions de dollards.Il a également sollicité l’intervention des entreprises américaines dans le cadre de la construction de silos pour des reserves stratégiques en céréales.
Contrairement à la mauvaise presse qui décourage souvent les bailleurs de fonds en Afrique, le diplomate tchadien a rassuré le patron du CCA au sujet de la stabilité politique du Tchad, un pays dont la participation à la mission de paix internationale au Mali a beaucoup contribué à mettre hors d’état de nuire des terroristes opérant dans la région.
M. Djoumbe a aussi mis l’accent sur le climat d’affaires assaini prévalant au Tchad depuis l’institution en 2008 d’un code favorable aux investissements privés nationaux et étrangers dans le pays.
Le diplomate tchadien devait conclure en invitant le CCA à aider sa mission à promouvoir les intérêts de son pays auprès des entreprises américaines.
Ce à quoi M. Hayes a favorablement repondu, avant de parler des objectifs de son organisation qui visent à développer le commerce et les investissements entre les Etats-Unis et l’Afrique. Crée en 1992, le Corporate Council on Africa regroupe environ 6 000 entreprises privées américaines de tous les secteurs confondus.
Le prochain sommet des affaires Etats-Unis/Afrique aura lieu du 8 au 11 octobre prochain à Chicago. Les organisateurs s’attendent à plus de 2000 participants représentant les secteurs publics et privés des deux côtés de l’Atlantique.
M. Djoumbe et M. Hayes ont convenu de travailler ensemble pour assurer une présence remarquée du Tchad à ce forum économique de haut niveau. Alsény Ben Bangoura