Après avoir présenté ses lettres de créances aux autorités américaines, le nouvel ambassadeur du Sénégal aux Etats-Unis, son Excellence M. Cheick Niang, a entamé la semaine dernière une visite de courtoisie dans les ambassades africaines à Washington.

 

Lundi, il s’est rendu à l’ambassade de Guinée où, à l’issue de son entretien avec l’ambassdeur Cherif, il s’est prêté à nos questions.

 

Alloconakry.com:  M. l’ambassadeur quel  est l’objet de votre visite chez votre homologue de Guinée?

 

Cheick Niang: J’ai décidé  de  reserver l’une des mes premières visites de courtoisie à mon frère et ami de la Guinée pour des raisons bien simples.

 

D’abord la Guinée est un pays voisin du Sénégal par la géographie.  Il ya aussi des raisons historiques. La Guinée a toujours été un pays ami.  C’est la colonisation qui a fixé une frontière entre nos deux pays.  En fait, il s’agit de  même peuple  de Saint Louis du Sénégal jusqu’au sud de la Guinée.

 

Des peuples qui parlent la même langue, partagent les mêmes réligions, la même culture. Voilà pourquoi je me suis empressé de demander une audience pour rendre cette visite de courtoisie, d’amitié et de fraternité.

 

Au moment où vous assumez vos fonctions à Washington, quel est l’état des relations entre le Sénégal et les Etats-Unis?

 

Le Sénégal et les Etats-Unis entretiennent des relations exemplaires qui datent de  l’accession de notre  pays à l’indépendence. Ensuite,  le président Senghor a eu des rapports étroits avec le président Kennedy. Nos  relations se sont donc poursuivies jusqu’à nos jours dans la stabilité.

 

Quel est l’objectif principal de votre mission aux Etats-Unis?

 

Il s’agit maintenant de faire en sorte que les bonnes relations politiques entre nos pays soient assortiées de bonnes relations économiques. Nous voulons donner une impulsion pour que les opportunités d’investissements de part et d’autre soient mieux expolitées.

 

C’est le cas de l’Agoa, la loi sur la croissance et les opportunités  économiques en Afrique. Nous comptons également travailler de concert avec les pays africains de la sous région pour promouvoir nos  nos intérêts aux Etats-Unis.

 

Comment comptez-vous gérer la situation des sénégalais en situation irrégulière ici?

 

La Guinée et le Sénégal ont les mêmes problèmes sociologiques qui poussent les ressortissants de nos pays à émmigrer. Notre approche – c’est d’abord  de travailler en toute confiance avec les autorités américaines, en respectant leur réglementation en matière d’immigration.  C’est  aussi et surtout d’éduquer nos ressortissants pour qu’ils respectent les normes américaines en matière de  l’immigration.

 

Je pense qu’ils nous faciliteraient la tache – en se conformant à la bienséance publique, c’est à dire aux lois américaines.  Ceci faciliterait notre mission de  les protéger; notre rôle étant de sauvegarder, de promouvoir non seulement les intérêts de notre pays mais aussi les intérêts de nos concitoyens vivant ici.

 

Au début de l’année, le Sénégal était au bord du gouffre  lors des présidentielles. Comment le pire a pu être évité?

 

Pour des observateurs avertis, le dénouement heureux des dernières consultations électorales n’est point une surprise. Au Sénégal nous avons commencé à voter depuis le 19ème siècle. Et ces turbulences ont toujours fait partie de la vie politique sénégalaise.  Mais au moment du scrutin, les choses se passent toujours  de manière correcte. Tel était le cas cette année et aussi dans les consultations passées.

 

Je pense que cela fait partie de  la nature du sénégalais qui aime beaucoup parler. Et quand vous les entendez discuter de politique -c’est comme s’ils étaient des ennemis qui sont prêts à s’entretuer. Mais au finish,  le peuple va voter tranquillement, dans le calme.

 

Quelle est la vision du président Macky Sall pour le Sénégal et qu’est ce qui le différencie de son prédécesseur?

 

Le président Macky Sall a inscrit dans ses actions à venir le renforcement de la démocratie qui est déjà un acquis majeur du Sénégal, le renforcement de l’état de droit et aussi l’application de la bonne gouvernance.  Comme vous avez pu l’observer, au lendemain de son élection, des audits qui ont débuté sous l’ancien régime ont été relancés pour démontrer que tout bien public dépensé sous l’égide de l’état doit être justifié.

 

Au niveau régional et sous régional, la vision du président – c’est de faire en sorte que la paix regne partout en concertation avec ses homologues de l’Union africaine et de la Cedeao.

 

Pour  finir quel est votre background, monsieur l’ambassadeur?

 

Je suis un diplomate de carriere formé à l’ENA de Dakar. J’ai aussi fais des études en droit international à Lancaster University, en Angleterre. Après mes débuts au ministère des affaires étrangères, j’ai été conseiller diplomatique à la présidence pendant 5 ans. Ensuite j’ai été envoyé à la mission permanente à New York où j’étais représentant adjoint et consul général pendant 10 ans De là, je suis revenu en Afrique avant d’être nommé ambassadeur en Afrique du Sud pour deux ans.  Et voilà que je me retrouve à Washington pour une autre mission dans la continuité.

 

Je vous remercie M. l’ambassadeur

 

Propos recueillis par Alsény Ben Bangoura