BalladeJamais dans l’histoire, un pays n’a tant souffert de la politique de la terre brûlée des faussaires en écriture et autre abus de confiance comme la Guinée.

 

D’abord, l’indigne attitude de mépris du faussaire Mamadou Cellou Dalein Diallo envers le pouvoir et surtout la justice guinéenne. Cet homme, si besoin est,  avait été licencié par le système qu’il avait servi sans scrupule et avait fini par imiter la signature de feu Lansana Conté pour vendre à vile prix l’usine de Fria.

 

Cet acte ignominieux posé, il ne devait plus être dans l’arène publique, à plus forte  raison, s’inscrire en politique parce qu’il ne mérite plus la confiance. Son casier judiciaire devrait en porter le cachet. Mais il s’agit de la Guinée, vaste champ de corruptions couvertes par une insolente et totale impunité.

 

Le voilà qui pavoise de mépris pour nos institutions, aidé en cela par des gens qui grouillent autour du Président du changement désormais déroutant son peuple.

 

Il faut rappeler que dès 2000, les collaborateurs de feu Lansana Conté, voyant sa maladie lentement prendre le dessus sur ses facultés, s’étaient lancés dans une course effrénée de vols et de prédation sans aucun garde-fou. Tous savaient que la longue agonie du général sera un paravent à tous les détournements qui s’opéraient lesquels seraient portés à son affectif quand dame mort l’aura emporté dans l’au-delà. Ce fut exactement la stratégie que tous les charognards de nos biens développèrent avant que le CNDD ne vint suspendre leurs activités et mieux lorsqu’il leur demanda de rendre compte de leur gestion.

 

Les audits furent lancés à cet effet. Ils manipulèrent l’opinion nationale et internationale afin d’empêcher la réalisation. Les Guinéens connaissent la suite. La corruption prit le dessus et le rêve guinéen, allumé par le CNDD, se brisa en décembre 2009.

 

L’Etat étant une continuité, le Président élu pour le changement aurait seulement laissé l’opération des audits se poursuivre. De la manière, les Guinéens auraient pu savoir aujourd’hui ce que valent tous ces justiciables en sursis qui empêchent le changement en Guinée.  Malheureusement, l’histoire s’est écrite autrement et les réseaux mafieux qui, autrefois, se servaient des richesses et biens de notre pays, sont revenus lentement autour du nouveau pouvoir et l’ont enfermé dans leur système sous un autre cachet : l’ethnocratie. Le changement est enserré de toute part par ce nouveau virus dont, désormais le Président du changement a tout le mal à s’en défaire désormais.

 

Conséquemment, les anciens Premiers ministres et leurs petits ministres d’hier ont le culot de poursuivre l’aventure qui a retardé leur procès qui aurait dû avoir lieu s’ils avaient édifié un Etat de droit dans un pays aussi normal ; c’est-à-dire dans un Etat structuré.

 

Ensuite, ces macabres manifestations qui maintiennent et cultivent la violence de rue comme expression d’une culture politique sur fond et dans un paysage de misère endémique. Encore, dans ce climat nauséabond, les seuls bénéficiaires sont les mêmes acteurs d’hier. Au nom de la démocratie dont la culture leur est totalement étrangère, ils bloquent tout processus s’orientant effectivement vers la lumière de la vérité des faits qui les inculperont, un jour, de crimes de sang et économique dont sont victimes les populations guinéennes.

Ils ont appauvri l’Etat guinéen en plongeant littéralement ses habitants dans l’humiliation sous le ciel d’un pays qui avait choisi la liberté et la dignité humaine. Ils ont dilapidé de coin en recoin tout ce qui relève de la souveraineté d’une Nation. Du petit lopin de terre aux richesses minières si bien que même des vendeuses de cacahuètes, devenues dame de Président, s’étaient autorisées à concéder notre patrimoine, à nous tous, le mont Simandou, à des mafieux locaux et internationaux.

 

Le pire ? C’est de savoir que c’est l’argent amassé frauduleusement qui est utilisé aujourd’hui pour faire de la jeunesse, maintenue dans l’inculture, des loubards et jeteurs de pierre contre les représentants de l’Etat qui veut les faire recouvrer la citoyenneté. Malheureusement, ce langage est nouveau pour eux.

 

Ceux qui les mettent à la rue le savent. Ils leur inoculent le virus dangereux et ravageur de l’ethnocentrisme. Or, aucun de leurs pourvoyeurs en pierres, cailloux et autres armes qu’ils utilisent pour tuer des innocents, je dis aucun d’eux n’a jamais mis la moindre petite structure éducative digne qui ait pu leur offrir le sens d’un avenir heureux. Plutôt, ils ont fait d’eux, des mendiants incrédules si bien quelques billets de banque suffisent pour les mobiliser sans réfléchir sur l’impact de leurs actes sur leur propre devenir, en tant qu’être humain.

 

Ils ne savent pas que le manque de lumière, d’eau, les rues crevassées de Conakry, l’absence de travail pour la jeunesse et l’insécurité sont la marque de fabrique de cette bande en ballade dans les rues crevassées de Conakry et honteusement percée sur le toit des véhicules lors des manifestations meurtrières. Savent-ils, un seul instant, que ces radicaux  n’ont de soucis que l’occupation du fauteuil présidentiel?

 

Enfin, et le plus ahurissant ; c’est de constater que Nabot, l’ivoiro-guinéen et le griot soient devenus de petites marionnettes  dans les mains de petit Mamadou Cellou Dalein Diallo.

 

Mais que valent ces trois quand nous savons que chacun est coauteur de ce qu’ils reprochent au Président élu?

 

En leur temps, ils n’ont apporté ni eau, ni lumière, ni sécurité, ni créer de l’emploi pour la jeunesse, ni construire des routes et hôpitaux, ni poser les bases d’une éducation nationale…En lieu et place, ils avaient développé une rhétorique vidant la vie nationale des valeurs qui font la grandeur des Nations et la source d’épanouissement des populations, partout à travers le monde. Leur crédo était : « baraka fisa bac bè », entendre « la baraka vaut plus que l’obtention du baccalauréat».

 

En d’autres termes, la médiocrité vaut mieux que l’instruction et l’éducation ainsi que la compétence qu’elles produisent. Dans le sillage, la Guinée était devenue une société amorale et immorale, sans vertu et sans humanité, un pays sans âme qui insufle le souffle patriotique à ses populations.

 

La mère et la fille se partageaient le même homme ; le père de famille, par nécessité alimentaire et de survie disparaissait de la cour familiale pour permettre la visite de l’amant de son épouse, des parents poussaient leur fillette à la rue pour devenir la proie sexuelle de ceux qui se hissent sur les toits de véhicules maintenant au nom de la démocratie ; des grands pères, devenus  El Hadji et habillés de boubous amidonnés, jouaient au pédophile en trimbalant les gamines (qui pouvaient être leurs arrière et arrières-petites filles) dans les nuits noires sciemment provoquées vers les lieux de bordels : Motels, maquis, cabarets…, etc. Conakry connut des lieux célèbres de prostitution : Bembeya, et j’en passe.

 

L’argent ne suffisant plus, ils ouvrèrent largement les frontières terrestres et aériennes de la Guinée aux narcotrafiquants dont ils devinrent leurs intermédiaires au prix de quelques narcodollars qui mirent l’économie guinéenne à genoux. Les autres qui ne purent accéder à la manne s’initièrent à la planche à billets. Les autres encore, mal lotis, se mirent à vendre les biens de l’Etat : domaines réservés, rails, bâtis, papiers administratifs et diplomatiques. Tout devint monnayable. Des bandits de grand chemin obtinrent des passeports diplomatiques et se livrèrent à travers le monde à la délinquance.

 

Comment les auteurs d’un tel bilan peuvent-ils avoir le courage encore de narguer le peuple de Guinée?

 

Et ce sont ces minables, égoïstes et apatrides dans leur fonctionnement qui nous parlent de démocratie ? Ce sont ces producteurs de la culture de vol, de viol et de l’école de faux et usage de faux qui veulent parler en notre nom, nous les victimes de leur mal gouvernance?

 

Voilà pourquoi après la mort de leur général, je m’étais fait le héraut du CNDD à travers le monde médiatique parce que son chef avait fait échec à toute cette canaille qui avait laissé le corps de leur bienfaiteur à la merci de la putréfaction.

 

Voilà pourquoi, après le 27 juin 2010, j’avais appelé à former le front Républicain contre ces bandits sans âme, ni foi au profit du candidat du changement.

 

Voilà, enfin, pourquoi, encore je continue à me battre pour que le changement soit une réalité vivante pour tous les Guinéens.

 

Certes, aujourd’hui, il est difficile de lire le cap que se fixe le gouvernement, mais il y a du mieux. Aussi l’héritage n’est-il pas lourd ? Le passé guinéen n’a-t-il pas été un voyage erratique? La pourriture qui gangrène encore l’administration n’a-t-elle pas été trop profonde  pour que la chirurgie puisse se réaliser aussi facilement que l’on voulait?

 

Donnons simplement du temps au temps du changement tout en s’interrogeant légitimement : combien de temps faudra-t-il encore au pouvoir pour mettre fin à la ballade des politiciens  pourris qui ont pourri l’espace et le climat politiques guinéens?

 

Jacques KOUROUMA

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