Placé sous le signe de la coopération Etats-Unis/Congo, le premier forum économique intitulé « Doing Business en République du Congo » s’est déroulé le jeudi 20 juin 2013 à Washington.
Le forum a été conjointement organisé par le Corporate Council on Africa (CCA) et le gouvernement congolais, à travers sa mission diplomatique aux Etats-Unis.
Il avait pour objectif d’attirer l’attention sur la vision du chef de l’état congolais, M. Denis Sassou Nguesso, qui s’est engagé à faire du Congo un pays émergent à l’horizon 2025.
C’était aussi et surtout l’occasion pour la partie congolaise de faire connaitre aux investisseurs américains les potentialités économiques et les nombreuses opportunités d’affaires qu’offre le pays pour atteindre cet objectif.
Une centaine de participants, don’t des représentants du gouvernement américain, des ONG et entreprises de la place ainsi que des experts venant des institutions de Bretton Woods ont pris part à ce forum qui a eu pour cadre l’hôtel Saint regis, un haut lieu dans la capitale fédérale.
Le gouvernement congolais était représenté par une forte délégation conduite par le ministre d’état chargé de l’économie et des finances, du plan et de l’intégration, M. Gilbert Ondongo.
La délégation comprenait notamment le ministre de l’infrastructure et des travaux publics, M. Jean-Jacques Bouya, celui des télécommunications et des nouvelles technologies, M. Thierry Moungala, et le ministre de l’agriculture et de l’élevage, M. Rigobert Maboundou.
Les travaux ont débuté par l’allocution de bienvenue du président du Corporate Council on Africa, M Stephen Hayes, suivie de celle de l’ambassadeur du Congo aux Etats-Unis, son Excellence M. Serge Mombouli.
A l’ouverture officielle de la session, le chef de la délégation congolaise, M. Gilbert Ondongo, a déclaré que le Congo, sous la direction du président Denis Sassou Nguesso, est engagé dans un vaste chantier de réformes socio-politique et économique dont l’objectif vise à améliorer les conditions de vie des congolais, en assurant la croissance économique et l’intégration régionale, dans un climat favorable aux investissements étrangers.
« Le Congo est un pays en pleine croissance qui compte parmi les dix économies du monde à plus forte croissance », a affirmé M. Ondongo.
Selon lui, « la croissance économique du pays, estimée à 6% cette année, devrait atteindre 15 % en 2015, alors que le PIB à prix courant en 2013 est d’un peu moins de $16 milliards contre un peu plus de $4 milliards en 2000. »
Avec un peu plus de $ 8 milliards par an, a précisé le ministre, « le budget de l’Etat congolais est en moitié consacré à l’investissement public, principalement pour des infrastructures de base que sont les routes, les aéroports et les centrales de production d’électricité. »
Mais en dépit des progrès réalisés au plan macro-économique, environ 30% de congolais vivent encore dans la pauvrété, sans emplois, a reconnu M. Ondongo.
C’est pourquoi, a t-il dit, « dans les années à venir le Congo visera principalement l’industrialisation et la modernisation pour diversifier sa base économique qui repose actuellement sur la production pétrolière qui est autour de 100 millions de barils par/jour. »
Le ministre Ondongo devait conclure en exhortant les investisseurs américains à « bien vouloir accompagner le Congo » dans son élan de développement économique.
Les travaux se sont poursuivis dans des ateliers animés notamment par les ministres congolais et experts de la Banque mondiale et du FMI.
Ces panels ont permis aux participants d’avoir des discussions enrichies sur la feuille de route de l’état congolais dans les domaines de l’infrastructiure et des travaux publics, du commerce et de l’industrie, de l’agriculture et de l’élevage, de l’environnement et du tourisme.
La réfonte du secteur bancaire du pays et les nouvelles technologies de l’information n’ont pas été négligées.
A l’issue des exposés, les panélistes et investisseurs présents à la conférence ont formulé des propositions concrêtes pour une meilleure gestion de l’économie congolaise.
Ces propositions tiennent en compte le traitement des différents marchés et la manière de développer les relations organiques entre l’état congolais et les investisseurs étrangers, notamment.
Le Congo Brazzaville est situé en Afrique centrale et compte moins de 5 millions d’habitants. Il fait partie d’un marché intégré de plus de 148 millions d’habitants réunis au sein de la CEMAC et de la CEEAC.
Le Congo est dôté de reserves naturelles importantes. Outre le pétrole qui couvre 75% des recettes de l’état, on y trouve le bois, le fer, les polymétaux tels que le cuivre, le plomb et le zinc.
Le pays récèle des possibilités de croissance considérables, dans les domaines de l’agriculture et des pêches. Les sols et les conditions climatiques sont également favorables à l’agriculture irriguée et l’agro-industrie sur une grande échelle.
« Avec ces atouts non négligeables », a affirmé le ministre de l’agriculture et de l’élevage, M. Rigobert Maboundou, « nous comptons couvrir, au cours des prochaines années, les besoins alimentaires de nos populations et être, en même temps, exportateurs que nous étions. »
De son côte, le ministre des infrastructures et des travaux publics, M. Jean Jacques Bouya, a insisté sur la construction des infrastructures de transports routiers, ferroviaires et maritimes pour désenclaver les zones de production et faciliter la circulation avec les pays voisins du Congo Kinshassa, du Cameroun et de la République Centrafricaine, notamment.
Certains de ces projets dont la construction d’un pont pour relier Brazzaville à Kinshassa est déjà au point dans les négociations avec les bailleurs de fonds.
Pour le ministre des postes et télécommunications, M. Thierry Moungala, « l’un des objectifs majeurs du gouvernement congolais, « c’est faciliciter la création et le développement des réseaux de communication basés sur les nouvelles technologies de l’informatiion. »
Il a ainsi invité les investisseurs américains a établir des partenariats avec les compagnies locales pour promouvoir ce secteur d’activités.
La Chine, le Bresil, l’Inde et la France sont les principaux partenaires économiques du Congo et « Brazzaville est déterminé à encourager les Etats-Unis à joindre ce groupe dans le cadre d’une politique de diversification de son économie », a souligné en substance l’ambassadeur du Congo aux Etats-Unis Serge Mombouli, dans son d’allocution à l’ouverture du forum.
La question de protection des investissements étrangers dans le pays a été abordée et la délégation congolaise a réitéré sa volonté d’offrir les garanties nécessaires dans ce domaine.
De l’avis des participants, ce forum, premier du genre entre le gouvernement congolais et le secteur privé américain, a été une réussite.
Il a mis en évidence les efforts du Congo en matière de développement économique et financier et l’adhésion soutenue des investisseurs à la feuille de route définie par le leadership congolais pour sortir le pays de l’étau du sous développement. Par Alsény Ben Bangoura
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